IN PRAISE OF FLIGHT (1997/rév.2000)

 

Concerto pour piano & orchestre
D'après <L'Éloge de la fuite> d'Henri Laborit

0.0.0.1cbn - 2.2.3.0 - timbale. 2 percussions. drums. clavier midi. guitare basse électrique - 12.12.10.8.6

 

Commande d'État

à Jean-Manuel Mobillion de Scarano

 

Durée : 18 minutes
Editions Durand, Paris

  1. 1. Allegro scherzando
  2. 2. Adagio notturno
  3. 3. Allegro agitato
  4. 4. Intermezzo in sospeso
  5. 5. Allegro agitato

Ce concerto a mûri longuement. Il reflète bien mon attirance pour le rythme et la virtuosité, ma passion pour le jazz, ainsi que mon amour pour l'instrument.

 

Contrairement à mes autres œuvres, les différents thèmes ont surgi dans des lieux divers de la planète. L'Allegro scherzando est né à Vienne, l'Allegro agitato à Vancouver, les autres parties à Paris et l'élaboration générale à Aix-en-Provence - lieu de composition de mon concerto pour flûte.

 

Dans le même temps, le livre du biologiste Henri Laborit <L'Éloge de la fuite> m'a fortement impressionné et l'idée m'est venue d'un son générique se heurtant et s'opposant à une complexité sonore et donc d'une lutte pour la suprématie de l'un sur l'autre ; d'un son qui persiste tout au long de l'Ïuvre mais duquel on s'échappe constamment - face à la complexité - pour y revenir puis s'en échapper à nouveau.

 

La structure de l'Œuvre s'apparente à la forme rapsodique et comporte cinq parties principales qui s'enchaînent sans interruption.

 

L'Allegro scherzando est vif, tumultueux, comme une course folle dans laquelle on perdrait le souffle. L'Adagio notturno reflète le propos initial, cette fois avec une pensée d'apaisement s'opposant à des fantasmes persistants et dominants. L'Allegro agitato en forme de variations est basé sur le principe de pulsations régulières perturbées par des cassures rythmiques occasionnelles et ponctuelles. La complexité engendrée par ces superpositions rythmiques trouve naturellement son aboutissement dans l'Intermezzo in sospeso suivant. Ce mouvement s'inscrit dans la structure générale de l'œuvre comme une cadence accompagnée. Le piano, utilisé ici dans sa tessiture grave, procède par élans successifs de phrases véloces qui se trouvent freinées brusquement par des éléments suspensifs. L'orchestre s'efface peu à peu pour laisser la parole au soliste. Le final, Allegro agitato, amplifie l'idée de fuite en avant pour une course effrénée ininterrompue.

 

L'écriture du piano est principalement monodique : dix doigts au service de la virtuosité ou de l'impalpable... Elle utilise d'une part des <sons-génériques> et d'autre part des intervalles proches du chromatisme ou influéncés par le sérialisme.

 

La spécificité instrumentale de l'orchestre consiste en l'absence de <bois> hormis un contrebasson. Les cuivres interviennent parfois comme dans un big-band. L'adjonction d'un clavier Midi, d'une guitare-basse électrique et d'une batterie-jazz apporte une couleur originale à l'orchestre ; ils forment à certains moments un quatuor avec le piano solo.

 

Une première version de ce concerto a été créée en mars 1998 à South Bend (USA) par Louise Bessette et l' Orchestre Symphonique de South Bend sous la direction de Tsung Yeh qui en était le commanditaire. Cette version est maintenant caduque.

 

La forme générale de cette nouvelle version a été entièrement repensée, l'orchestration remodelée, l'instrumentation améliorée, la partie soliste enrichie. Cette version est bien une nouvelle création.

 

[ Yves Prin ]

  • Création mondiale (1re version 1997) le 07.03.1998
    à South Bend (Chicago, USA)
    par Louise Bessette et l'Orchestre Philharmonique de South Bend, dir. Tsung Yeh
  • Création mondiale (2de version 2000) le 16.02.2001
    à Paris, Radio France, Festival Présences, Salle Olivier Messiaen
    par Ueli Wiget et l'Orchestre Philharmonique de Radio France, dir. Dominique My
  • Création allemande le 25.01.2004
    à Berlin, Haus des Rundfunks Berlin, Großer Sendesaal
    par Ueli Wiget et le Deutsches Symphonie Orchester Berlin, dir. Dominique My

 

Extraits mp3
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