Note de programme |
Yves PRIN
HYMNUS 68 (1969)
Oratorio pour soprano, basse, Bronté,
choeur mixte, choeur d'enfants & orchestre
Argument et textes de Pierre Host
Commande d'État pour la Session Internationale de Saint-Céré 1969
Durée : 32 minutes
I. |
Clameurs pour la colère |
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L'Ïuvre fut créée en
présence de M. Edmond Michelet, ministre des Affaires Culturelles,
le 17 août 1969, à l'Élise Sainte-Spérie de
Saint-Céré, par l'orchestre du festival, dont le noyau principal
était l'orchestre permanent d'Angers, et par le choeur de la Session
comprenant
Lors de la création, fut introduite pour la première fois au sein de l'orchestre symphonique, la Bronté (du grec : tonnerre). Cet instrument fut inventé et construit par le percussionniste Vincent Géminiani.
Une cithare apposée sur le cône bénéficie du phénomène d'enrichissement et d'amplification du son.
I. Clameurs pour la colère
La Basse <dit> le texte de l'Apocalypse
tiré des <Visions prophétiques> et la Bronté
évoque la <Bête à 10 cornes>, symbole de la
ville décadente et de la société de consommation.
II. Agapè
(du grec : amour)
Évocation douloureuse de la Soprano tandis que les cordes, le piano, l'orgue et le glockenspiel expriment la douceur. Les voix de femmes et la cithare ajoutent au recueillement, à la sérénité.
Soudain une idée fulgurante
de violence envahit le chÏur, la Basse et l'orchestre, mais elle s'évanouit
presque aussitôt et la certitude sereine de la paix emplit à
nouveau les cÏurs. III. Déploration
Le chÏur d'hommes et la Bronté représentent un cortège immense d'où émanent une résignation et une douleur difficilement contenues. Glas des tams-tams, des gongs funèbres, déchirements d'un peuple accablé. Les cuivres <sont> la fierté de Palach, les flûtes et clarinettes nous rappellent constamment sa jeunesse. La Soprano en de déchirantes plaintes appelle avec émotion et horreur <Honza> ! (diminutif de Jan). La Basse exprime la consternation, l'angoisse. Après un immense cri unanime <comme une torche il a brûlé !>, c'est une affirmation implacable et définitive de la liberté. Sur un rythme obstiné de la persussion et des violoncelles, la Basse, à laquelle répond inlassablement le choeur d'hommes, clame la résolution passionnée de Palach pendant que les cuivres martèlentet que les bois hurlent avec stridence.
IV. Prière
Cette dernière partie, construite comme une Antienne, réunit l'effectif instrumental et choral au complet. Chaque refrain-choral est traité comme dans le plain-chant (en référence à la <musica-plana>, de rythme libre, du XIIIe siècle). Les versets, purement instrumentaux, évoquent l'espace cosmique, l'absence de pesanteur. A chaque reprise du refrain-choral, une instrumentation plus riche en imprime la graduation. Le chÏur d'enfants se superpose enfin, clamant le choral de la cantate 147 de J. S. Bach.
[Yves Prin]
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