Yves PRIN
DIOSCURES (1977/rév.1984)
Concerto grosso
pour violon,
flûte, clarinette & orchestre de chambre
Commande du Festival des Arcs
à
Marie-Claude Hartmann
Durée : 15
minutes
D'après <Vendredi, ou
les limbes du Pacifique>, de Michel Tournier
Après quatre années de silence,
qui vont marquer le début d'une deuxième période
de composition le désir de <sortir> du sérialisme
et le refus de tout systématisme , j'accepte d'écrire
cette pièce à la demande d'Yves Petit-Devoize, directeur
du Festival des Arcs 1977.
Thème imposé, le livre
de Michel Tournier, <Vendredi ou les limbes du Pacifique>.
Je choisis alors un passage du Log-book,
[chap. X] :
<... Dioscures, êtres
tombés du ciel comme des météores, issus d'une génération
verticale, abrupte. Leur père le soleil les bénit, et sa
flamme les enveloppe et leur confère l'éternité...>
Ce texte induit donc précisément
la source de l'inspiration, la forme et la structure de l'uvre.
Depuis l'intimité de la caverne
obscure, matrice originelle, c'est la longue et difficile montée
vers la lumière étincelante du soleil. La tension que génère
cette deuxième naissance, <...génération verticale, abrupte...>, libère les gémeaux interstellaires
qui retombent comme des météores en éclats fulgurants
d'une extrême brillance <...les dioscures, ces êtres
tombés du ciel...>.
Ici s'insère l'épisode
ajouté en 1984, d'après une remarque de Michel Tournier,
lors de la création < ... dominé, guidé, séduit
par le noir Vendredi, cet apprentissage de la liberté et de la
vie sauvage...>.
Dans la troisième partie, on
retrouve les dioscures en quête d'éternité. Enveloppés
par la flamme de leur père, le soleil, c'est le long voyage qui
les rend éternels.
Au trio soliste, correspond deux
groupes d'orchestre : ces deux groupes parallèles pour
ce qui est des cordes jouent la même musique sans qu'aucun
synchronisme ne soit de vigueur. Il en est de même pour les deux
pianos, les deux harpes et les deux percussions, mais de façon
moins rigoureuse. Cette dualité génère la tension/détente
de la première partie, les échanges fulgurants de la deuxième
et enfin une liberté séduisante comme celle d'un rêve
d'éternité assouvi.
Le matériau musical utilise
principalement le chromatisme sous forme de secondes mineures/majeures,
montantes/descendantes, le pointillisme en épisodes répétitifs
ou divergeants, quelques ombres de sérialisme non rigoureux, enfin,
une harmonie atonale, mais qui repasse toujours pas les mêmes <repos>,
comme dans le long choral de violoncelles de la fin de la pièce.
Ces différents matériaux,
qui pourraient sembler disparates, façonnent, au contraire, ensemble,
un univers cohérent et reconnaissable tout au long de l'uvre.
[Yves Prin]
Création
mondiale de la première version (9 min.) en
août 1977 au Festival des Arcs
par Alain Planès, Jean-François Heisser, Yves
Petit-Devoize, Geoffrey Wharton, Marie-Claude Hartmann,
Shelley Walsh, James Shenton, Leonard Stehn, Tony Hinnegen,
Bernard Yannotta, Renaud François, Philippe Mace,
Orchestre d'enfants et Collectif Musical des Arcs, direction
Yves Prin
> Discographie ·
33T · Production Action Musique PAM/YPV · AM 77.3
Mêmes interprètes que ci-dessus
Création mondiale de la deuxième
version révisée le 23.06.1984 à Paris, Radio France
par l'Orchestre Philharmonique de Radio France, direction Yves Prin
> Discographie ·
NAXOS/MFA · 8-555347
Philippe Graffin, Pierre-Yves Artaud, Jean-Pascal Post,
Orchestre Philharmonique de Radio France, direction Bruno
Ferrandis
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